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Stratagème pour une énigme

Stratagème pour une énigme : roman de Julien Gabriels
Premier extrait
4e de couverture

André Noilou, sous le nom de Jesse Mole, est devenu outre-Manche l’adjoint de Ralph Olson, éminent membre de la CIA, et continue les investigations sur la mystérieuse cassette de l’avenue Foch.

 

Pour quel usage, son étonnant contenu ? Pourquoi tant de gens désireux de récupérer ce coffret à tout prix ? Noilou le découvrira au fil de pérégrinations et de nombreux rebondissements de cette enquête, qui le mèneront à un semblable écrin, y compris son fil d’Ariane, dans le désert du Rub’al-Khali. Il percera le cheminement du premier conteneur, du Moyen-Orient jusqu’à Paris, et suivra la destinée des protagonistes du stratagème d’Olson, devenu une énigme, dans cette suite de Stratagème hors la loi.

Ce roman, « Stratagème pour une énigme », est la suite de « Stratagème hors la loi » publié aux Éditions Le Manuscrit. Il peut néanmoins être lu sans avoir pris même connaissance de « Stratagème hors la loi ». Au cours des différents chapitres, pour les personnes qui désireraient s’y reporter, quelques notes en bas de page font référence à quelques passages de « Stratagème hors la loi ».

 

L’orthographe de ce roman respecte les « rectifications orthographiques » du 19 juin 1990, telles qu’elles sont aujourd’hui conseillées dans les récents dictionnaires de la langue française.

Premier extrait

pages 11-13

 

Jean Piernet avait finalement entrevu le contenu de la cassette dans un faubourg de Londres où l’avait conduit Olson. Il en était resté abasourdi.

Avare de paroles, Jean méditait parfois des heures ; et passait en revue les mois de traque qui avaient enfin abouti, durant lesquels il avait fait la connaissance de Ralph Olson et de son « stratagème hors la loi » mis en place pour s’approprier le contenu d’une cassette unique.

Qu’allait donc faire, de ce contenu, la CIA ? Et de lui-même maintenant qu’il était au courant ? Le liquider ? Pour éliminer le témoin gênant, celui qui n’aurait jamais dû voir, encore moins savoir. Et qui plus est, un flic, un de ces sacrés flics capables de réveiller les morts, les faire parler à titre posthume.

S’en remettre à Ralph, éminence de la CIA, apte à le protéger ou le liquider… ; la décision s’avérait lourde de conséquences. Autant jouer à la roulette russe, attendre, dubitatif, extatique, les quelques grammes de poudre qui lui feraient sauter la cervelle, répandant alentour le savoir d’une vie fort bien remplie. Jean appuya sur la gâchette formée du pouce et de l’index. Il n’y eut guère d’épanchement de savoir ; ce n’était point la pertinente balle. Dès lors, ce qui restait encore de cortex conclut, ce jour, un pacte avec Olson.

Ce dernier ne lui avait-il pas du reste recommandé ce pacte[1], dans ce labo des environs de Londres, au milieu d’experts enfin venus à bout des multiples pièges de la cassette ?…

 

Jean Piernet était donc resté sur cet ultime conseil. Puis, tout bien pesé, bien des mois après, avait décidé de regagner Paris…

Il avait par conséquent pris un billet pour l’Eurostar. Bien calé dans son fauteuil de première classe, il s’était même assoupi. Un appel officiel l’avait peu après réveillé : le train allait rentrer dans la partie « Aquarium » du tunnel, celle qui avait permis d’agrémenter ce boyau sous la mer. De sophistiquées techniques, en dépit de la vitesse, laissaient entrevoir le monde sous-marin au-dessus. Jean ne dérogea pas à la règle, si captivé qu’il en oublia Olson et sa « maudite cassette ». Une fois regagné le plancher des vaches, il sommeilla jusqu’à Panam.

Il avait planté là une femme, son épouse en fait, et une progéniture devant à présent grandir sans père. En fin de compte, tous le croyaient décédé et l’avaient enterré dans les larmes et le recueillement. Son patronyme, relatif à cette époque révolue : André Noilou ; ce dernier, au reste, brillant inspecteur de police, usant de temps à autre de noms d’emprunt, néanmoins officiels – tel Jean Piernet –, pour des missions confidentielles, dans le seul but d’écarter curieux et fouille-merde.

Gare du Nord, il était aujourd’hui descendu dans un hôtel, à deux pas, sous le nom de Jesse Mole. Ce pseudonyme, éminemment british, était le vocable sous lequel il officiait désormais pour Olson. Car si les verrous de la cassette avaient sauté, si l’on connaissait à présent son contenu, l’énigme de l’opération « Mi. 0 » restait à éclaircir. Et Jesse Mole était devenu le fer de lance du nouveau stratagème d’Olson : un stratagème pour une énigme.

 

[1] Voir : Stratagème hors la loi

QUELQUES EXTRAITS

 

   Le rythme cardiaque de Jesse s’était accéléré dans un corps tétanisé par l’émotion ; son cœur battait la chamade. L’homme avait été cependant rassuré d’avoir eu sa fille au même numéro de téléphone, sans doute résidant à la même adresse, rue de Valence, à présent certain du combat de sa moitié, en dépit des épreuves, pour faire face aux impondérables.

   Le laveur de vitres était soudain réapparu, pour une ultime inspection de son travail. Cette fois, Jesse se leva pour clore les rideaux, ayant besoin de faire le point sans être dérangé outre mesure. Comment procéder désormais ?… Il avait été déclaré mort sous sa véritable identité, donc n’existait plus pour l’état civil. Or, ses muscles, toujours toniques, réclamaient de l’action, cette action qui, un jour, le ferait renaitre et le sortirait de son tombeau[1]. À moins qu’on l’y précipitât à tout jamais dans sa tombe, incognito, car il y était déjà : en effet, à l’évidence, si l’on recherchait parfois un disparu, on courait rarement après un défunt qu’on savait dormir de son dernier sommeil sous tel monument funéraire.

 

[1] Voir : Stratagème hors la loi

Second extrait

Second extrait

   Henri a fait mettre sur écoute l’un des lieutenants de ce Paulo…, ce Nestor Makhnoci, habitant Sarcelles, tout près de Paris, ainsi que le dénommé Lipovicci dont je vous avais déjà parlé.

— Bien, bien, ce Lipovicci…, trop dangereux pour nous… J’ai toute confiance dans les services français pour le mettre rapidement hors d’état de nous nuire, ainsi que toute l’organisation qu’il a sans doute montée et dont vous m’aviez touché deux mots, Jesse.

   Jesse ne pouvait le voir ; depuis quelques minutes, Olson tenait le combiné téléphonique dans sa main droite et se frottait le haut du crâne avec la main gauche. Car ça le grattait… Il mit Jesse dans la confidence…

— Je ne sais pas ce que j’ai attrapé, Jesse…, quelque chose me démange sur la tête, comme vous, la fois dernière…

— Est-ce que ça vous chatouille beaucoup ? demanda Mole à l’autre bout du fil.

— Dire que ça me chatouille, non, bien plus que ça… Ça me chaufferait même le scalp, étrange comme sensation…

— Mais dites, monsieur Olson, vous revenez du laboratoire…

— Non, vous n’allez pas me faire croire que…

— Vous l’avez suggéré vous-même la dernière fois, qu’elles pouvaient devenir invisibles…

— En effet, mais ça veut quand même pas signifier que…

— Non, bien sûr que non…, mais si cela continuait à vous enfiévrer, monsieur Olson, c’est peut-être que quelqu’un fait un peu d’exercice, et qu’on a pris votre chevelure argentée pour une salle de sport… Alors, monsieur Olson, je n’ai qu’un mot à vous dire…

— Quoi donc ?…

— Disciplinez la bête, monsieur Olson…, disciplinez-la !…

QUELQUES EXTRAITS

Jean Piernet avait finalement entrevu le contenu de la cassette dans un faubourg de Londres où l’avait conduit Olson. Il en était resté abasourdi.  Avare de paroles, Jean méditait parfois des heures ; et passait en revue les mois de traque qui avaient enfin abouti, durant lesquels il avait fait la connaissance de Ralph Olson et de son « stratagème hors la loi » mis en place pour s’approprier le contenu d’une cassette unique.   Qu’allait donc faire, de ce contenu, la CIA ? Et de lui-même maintenant qu’il était au courant ? Le liquider ? Pour éliminer le témoin gênant, celui qui n’aurait jamais dû voir, encore moins savoir. Et qui plus est, un flic, un de ces sacrés flics capables de réveiller les morts, les faire parler à titre posthume.

Troisième extrait

Troisième extrait

 

Elle ajouta soudain :

— Tu vois, c’était bien une saleté qu’on nous avait injectée !… Ce qui m’étonne, c’est qu’en découvrant ma cicatrice il y a peu, Pierre m’a demandé ce que c’était… Comme je lui faisais part de ce qui m’était arrivé, il m’a certifié que lui-même n’avait plus rien ressenti après cette piqure ; sur le coup, il n’avait, disait-il, guère été dans son assiette peu après l’injection, comme il nous en avait déjà parlé en Louisiane1 ; il se rappelait même son peu d’appétit alors qu’il s’était rendu dans un restaurant non loin de la 46th Street2 à New York ; mais peut-être n’était-ce alors que le contrecoup du voyage et des préparatifs du vol de la cassette…, avait-il encore ajouté.

— En tout cas, c’est grâce à cette saleté que ton copain est vivant… Quelle coïncidence !…

— Crois-tu qu’on ait voulu nous éliminer après coup ?… Pour éviter que l’on parle…

— Je n’en sais rien, mais sans doute. De ce fait, personne n’aurait jamais su qui s’était emparé de la cassette.

— Si !…, les flics, à l’issue de l’enquête.

— Oui, et non… puisqu’ils ont tous été exécutés. N’avez-vous pas vous-mêmes piégé la voiture de l’un deux ?…

— Ah ! je comprends mieux maintenant tout ce stratagème !…, dit-elle, soudain inspirée. Ce salaud d’Olson, à qui l’on donnerait le Bon Dieu sans confession !… Heureusement que, pour lui, je suis bel et bien morte, et comme l’on ne meurt qu’une fois, je suis désormais tranquille.

 

Lorsque Caroline eut regagné ses pénates, seule dans son studio à présent, elle faillit défaillir en y repensant…

Son Willi adoré, vivant, ce n’était guère possible et, tout comme Saint-Thomas, elle voulait le constater de visu. Le salon du cheval prenait fin dans quelques jours. Elle en aurait sous peu le cœur net…

Aussi s’était-elle, ce jour-là, mise à errer aux alentours de l’appartement de Jeanne Noilou, au cas où un homme aux allures de professeur de musique franchirait le hall d’entrée de la bâtisse.

Cependant, un problème survenu sur la ligne de métro l’avait fait arriver en retard – en fait, après seize heures, heure à laquelle elle avait auparavant donné dans ce même lieu des cours de guitare au troisième étage, chez les Noilou ; si bien qu’elle n’avait pu distinguer que de fort loin un étui à guitare, semblait-il, sur le dos d’un individu qui s’engouffrait à l’instant même dans l’immeuble des susnommés.

C’était donc dans la plus grande anxiété qu’elle s’était cachée aux abords pour ne pas perdre une miette du bonhomme qui ressortirait sans doute dans deux heures, si tant est que ce pût être William Corvanosky, le gus à l’étui.

Elle quitta les lieux pour ne revenir qu’aux alentours de cinq heures et demie en espérant que la leçon, comme auparavant, serait de plus d’une heure. Elle s’était cette fois mise à lire un roman historique, assise sur un banc à proximité d’un arrêt de bus, à seule fin de ne point être remarquée. Six heures approchaient maintenant. Sous peu, elle serait fixée… Son regard allait à présent du livre à l’entrée de l’immeuble au loin et, régulièrement, à sa fine montre dorée. Les premières minutes qui suivirent les six heures pile lui parurent interminables. Peu avant l’heure dite, elle s’était levée et mise dans l’encoignure d’un bâtiment qui devait la dissimuler. À six heures quatre minutes et trente-cinq secondes exactement, un homme était apparu, de taille similaire à celle de son ami, une courroie de cuir noir barrant une veste de costume clair. Son cœur de femme s’emballa. Elle était tétanisée par l’émotion… Willi, son copain Willi, ici, devant ses yeux, en chair et en os, guère changé, et toujours aussi élégant, qui se dirigeait à présent dans sa direction et qui allait passer devant elle, oui, devant elle… si elle ne prenait pas de décision sur-le-champ. Que faire ?… Se jeter dans ses bras…, mais il la croyait décédée…, ce n’était pas le moment… Il arrivait sur elle, et croiserait peut-être son regard – malgré les verres filtrants derrière lesquels elle essayait tant bien que mal de se camoufler – si elle ne faisait rien. Elle se détourna, fit quelques pas vers un portier électronique à proximité, composa un code au hasard, tandis que l’homme à la guitare passait dans son dos sur le trottoir. Le sentant à quelques mètres, elle se retourna avec prudence. C’était bien la même blonde chevelure qui recouvrait la même nuque et voletait dans le vent.

Elle prit l’autre direction et ne s’attarda nullement, car il ne manquerait plus qu’elle croisât maintenant madame Noilou revenant de son travail.

Ils étaient donc trois, amis de toujours, tous disparus, tous décédés pour les uns et les autres. Ils s’étaient déjà retrouvés à deux – pour le plus grand étonnement de chacun –, et en vie…, pour partager sans doute encore de belles pages d’amitié… en souvenir du troisième… qui venait, à son tour, de renaitre…, comme c’est parfois le cas dans les contes de fées…

Mais ici, ce n’était guère un conte de fées, juste l’énigme d’un stratagème hors la loi qui, indubitablement, allait encore jouer bien des tours à ceux qui l’avaient orchestré.

1 Voir : Stratagème hors la loi

2 Voir : Stratagème hors la loi

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