CRÉSUS
et
autres nouvelles
dans le vent
ebook : ISBN - 9791098136818

Créées et rédigées à cent pour cent sans intelligence artificielle, ces six nouvelles dans le vent, fort singulières et un rien fantastiques, vous conduiront pour la plupart dans une autre dimension, où prennent vie des personnages hors du commun et des protagonistes insolites, tous aux prises avec un monde futuriste. Un environnement quelque peu différent de celui d’aujourd’hui, car l’Intelligence artificielle (IA) y aura fait son apparition.
1 – Crésus (4 chapitres). Deux femmes aux prises avec Crésus, intelligence artificielle (IA) qui les surveille dans leur entreprise, mais leur fait aussi découvrir tout un univers surprenant en forêt, un soir de pleine lune, par l’intermédiaire de leurs téléphones portables.
2 – Nostalgie (2 chapitres). De l’antique appareil téléphonique des mômes d’il y a cinquante ans au dernier smartphone doté d’IA, qui révolutionnera même de futurs accouchements, se concrétise une singulière évolution.
3 – L’autonome (3 chapitres). Que d’aventures pour deux amies dans leur automobile, désormais équipée du nec plus ultra en matière d’IA !…
4 – L’exosquelette dynamique (2 chapitres). Une famille en randonnée dans la chaine des Puys découvre l’étonnante « combinaison » de l’aïeule, gonflée à l’IA.
5 – Le couteau retors (6 chapitres). Dans la ville de Thiers, d’insolites couteliers stupéfient le monde entier avec leurs créations désormais intelligentes, autour de « sept épées », dont celle de Damoclès (en référence à « La Ville noire » de George Sand).
6 – Le curé de Trottignan (3 chapitres). Qu’il est original, ce nouveau curé de Trottignan, avec son auréole aujourd’hui dotée d’intelligence artificielle !…
Où étaient-elles ?… Car le terrible cerf s’arrêta enfin et les pria de descendre. Elles ne se le firent pas dire deux fois, ravies de pouvoir retrouver le plancher des vaches. Elles tâchèrent de se dégourdir quelque peu en marchant au milieu de feuilles mortes et d’aiguilles de sapins. Mais les roches éparses devant elles leur paraissaient néanmoins artificielles. Elles tentèrent d’affiner leur analyse quand un frisson leur parcourut le bas du dos. Oui, cela semblait bien être un cimetière abandonné depuis des lustres, avec ses monuments funéraires bouleversés, dont la nature avait repris l’assaut. Elles n’osèrent avancer, de peur de glisser dans une fosse et de se retrouver nez à nez avec quelque mandibule.
Elles n’eurent pas le temps de se poser d’autres questions, car elles furent bientôt interpelées… Et, cette fois, ce n’était plus par la bête aux bois majestueux, mais par une forme un peu plus loin, assise sur ce qui avait dû être une dalle funéraire, à demi plantée dans le sol. En ayant à présent l’habitude, elles ne furent nullement intimidées par cette voix qui déjà leur parvenait : une jolie voix claire et chantante. Elles pensaient toujours avoir affaire à un être surnaturel, qui sans doute viendrait encore leur caresser les cheveux afin de les rassurer. Mais il n’en était rien. Lorsqu’elles découvrirent, un peu mieux éclairée par l’astre de la nuit – du fait de quelques nuages ayant filé dans le ciel –, une forme non plus éthérée, évanescente, vaporeuse, mais un vrai corps, comme le leur, fort bien habillé, dans une tenue resplendissante du XVIIIe siècle, elles en eurent un choc ; et d’autant plus que la douce voix leur demandait d’approcher :
— N’ayez pas peur ! Je suis la vicomtesse de Rochenoire. Cela m’arrive parfois, les jours de pleine lune, de remettre ma tête sur les épaules – car on me l’a, un funeste jour, ôtée, et bien plus tôt que cela n’aurait dû être – pour parlementer avec le descendant d’un noble cerf que mon mari avait un jour abattu lors d’une partie de chasse dont il était friand. Vous voyez, nous nous sommes réconciliés, par-delà les générations. Si l’on ne peut le faire de son vivant, il faudra le faire dans l’au-delà.
— …
— Pronto
— Pronto… blablabla…
— ¿Bueno?
— ¿Bueno?… blablabla…
Il me fallut un certain temps pour comprendre… Non, ce n’étaient pas les volatiles de toute nature qui s’étaient mis aux langues étrangères, pas même les oiseaux voyageurs ; c’était l’Intelligence artificielle qui s’était portée au-devant du môme, aujourd’hui en baskets de marque, ou de la gamine dégourdie et insolente sous son ombrelle de verdure, pour leur permettre de converser avec tous leurs ami(e)s du bout du monde dégoté(e)s sur leurs réseaux sociaux. Nul besoin de ficelle de lieuse pour ce prodige ni de boites de cirage… juste une puce dans un nouveau contenant métallique, rectangulaire cette fois-ci. Et à présent, c’était pour de vrai… et même accessible à un âge où l’on ne grimpe pas encore aux arbres ! De quoi en réveiller plus d’un, outre-tombe !
Je me fis le plus discret possible. Il n’était nullement question d’afficher par inadvertance ma présence. Je tendis de nouveau l’oreille. On conversait bel et bien (tous ces blablablas) dans de trop nombreuses langues étrangères pour que ce fût naturel, et quasi gratuitement, ou si peu cher, tandis qu’à mon époque on se serait contenté de dire : « Allo… Allo… Parlez plus fort… Je ne vous entends pas très bien… Y’a de la friture sur la ligne… Oh, on a été coupés !… » Et l’on aurait été très heureux de notre échange « virtuel » ! Même avec des bouts de ficelle ! Alors que je percevais déjà : « Satellite de merde ! Ma communication avec la Chine a été interrompue… J’enverrai un texto… » Et dire que leurs parents croient encore qu’ils font sagement leurs devoirs, mais au milieu de la nature, car c’est plus « bio » que dans une chambre entre quatre murs !
Heureusement que l’Intelligence artificielle (I.A.) était là pour leur permettre de discuter avec tous leurs amis, en ignorant le barrage de la langue ! C’était aujourd’hui la moindre des choses, le moindre droit d’honnête citoyen : pouvoir bavarder en faisant fi des frontières, bien confortablement calé dans sa cabane, construite de bric et de broc en haut d’un arbre quasi centenaire.
Un demi-siècle s’était écoulé. On était passé du bout de ficelle tendu entre deux boites de cirage pour tenter de « réellement » papoter avec raison, en shorts débraillés, et l’on s’éclatait, l’on s’émerveillait, l’on gazouillait parfois de tendres mots, au truc hypertechnologique dans lequel un « entremetteur » s’immisçait dans vos conversations du bout du monde avec des inconnus – et quels inconnus, on ne savait ! que l’on n’aurait jamais même l’occasion de croiser un jour et dont, finalement, on se moquait comme de sa première chemise ! Mais c’était techno, c’était in, tendance et branché, bref, à la page, moderne et surtout dernier cri, qui plus est, dans le vent… Est-ce judicieux, on se le demande ? Surtout qu’on n’est nullement certain que l’interface traductrice respecte vraiment votre pensée, votre moi profond et vos idéaux de vie. Et qu’est-ce qu’on se tracasse lorsqu’on n’a plus assez de batterie, même avec un rechargement solaire, à force d’avoir jacassé pour ne rien dire ; et qu’est-ce qu’on s’ennuie, en définitive !
Naturellement, pas un n’imaginait être devant une « autonome », une automobile de nouvelle génération, car, mis à part quelques initiés, on n’en parlait toujours pas dans les médias les plus avisés. Les gens tournaient à présent autour du véhicule comme s’ils s’étaient trouvés dans un musée. Ils auraient bien aimé en ouvrir les portières pour mieux entrevoir l’habitacle, mais pour cela il fallait une clé, et ce n’était pas si facile à contrefaire sur-le-champ…
D’ailleurs, Oreste ne leur aurait pas permis d’entrouvrir une quelconque porte ; il aurait, ma foi, neutralisé les curieux, voire les voleurs, par un gaz dont il avait le secret, de quoi en dissuader plus d’un…
Inaya et Marlène s’étaient alors rendu compte que l’« autonome » s’était parfaitement garée sur un parking, non loin d’une table de piquenique où elles pourraient enfin s’assoir et se rassasier. Quant à leur chauffeur, point n’était besoin de l’alimenter : il était aussi sobre qu’un chameau. Et l’« autonome » profiterait d’ailleurs de ce moment paisible pour vérifier tous ses circuits et, si besoin, ferait appel au mécanicien de bord pour remédier à tout problème déjà anticipé grâce à son Intelligence artificielle embarquée.
*
Elles profitèrent avec bonheur de leur repas et de la vue dégagée sur les montagnes environnantes. Maintenant qu’elles étaient loin de leur véhicule, elles purent s’épancher en toute liberté :
— Tu imagines, quand les « autonomes » seront accessibles à tout un chacun, la diversité des automobiles sur les routes…, lança Marlène.
Enfin arrivées les vacances de la Toussaint, vint le moment de l’excursion aux puys de Lassolas et de la Vache. Comme l’avait prévu la météo, le temps était sec, quoique un peu froid. À l’arrière de la voiture, les enfants étaient aux anges à côté de leur mamie, qui, bien que réticente au début, avait cédé aux arguments d’Olivia. Raphaël en était également ravi, car, en tant que petit dernier, il était rare que sa grand-mère ne lui apporte pas quelque cadeau dont, avec la plus grande mauvaise foi, il faisait même de toujours s’étonner…
Près de Saint-Genès-Champanelle, il fallut bien quitter la douceur de l’habitacle pour une température bien plus basse à l’extérieur.
*
Je n’avais pas même mis mon mari dans la confidence, encore moins les enfants. Sur le parking où nous nous étions garés, je déballai mon achat, furtivement glissé dans un sac placé dans le coffre de l’automobile.
— Enfile ça ! dis-je à ma mère. Tu verras comme tu seras bien au chaud dedans.
— J’ai déjà passé un épais pantalon, et tout ce qu’il faut pour supporter le froid, répondit-elle.
— Ça, c’est spécial pour la montagne, surtout en cette saison, maman ! Je l’ai commandée exprès pour toi sur Internet. Ce sont de nouvelles matières. Je l’ai essayée. Tu verras comme on est bien dedans…
À présent fort intrigués, les enfants entourèrent bientôt leur mamie. Quant à mon mari, il observait ledit costume, non sans interrogation.
Devant tant d’yeux rivés sur elle, ma mère, Christiane, ne put que s’exécuter. Je l’aidai à enfiler le singulier habit, qui s’adapta parfaitement à sa morphologie, le matériau étant suffisamment souple et extensible pour permettre à quiconque de se glisser sans effort dans le vêtement, sans même avoir besoin d’ôter ses chaussures de randonnée. Une fois dedans, maman savoura aussitôt le bienêtre que lui apportait cette tenue, car elle ne sentait plus le vent qui s’était soudain levé.
— Oh, mamie, tu ressembles à une cosmonaute ! commenta Raphaël.
— Ah oui, on va se moquer de moi lorsqu’on croisera des gens…
— Mais il n’y a personne, répliqua son gendre. On est à la Toussaint, Christiane, pas en été… Tout le monde a peur du froid ou de la moindre bise.
— En tout cas, on est bien dedans.
— Mamie, c’est comme ma combinaison de plongée, déclara Olivia.
— Oui, mais là, c’est une combinaison de montée, conclut Raphaël, fier de sa trouvaille et de son bon mot.
— De montée !… Une combinaison de montée ! reprit Olivia en haussant les épaules… N’importe quoi !…
— Allons, allons, maintenant que mamie est prête, en route ! lança le papa. On n’a rien oublié… Je ferme la voiture…
On l’appelait jadis le « Trou d’enfer », aujourd’hui le « Creux de l’enfer », ce lieu magnifiquement décrit par George Sand dans La Ville noire. Cette cité singulière, campée sur un éperon rocheux face à la chaine des Puys, voyait encore, à la fin du XIXe siècle, s’activer cinq ou six-cents fabriques de part et d’autre du torrent impétueux qui dévalait des hauteurs. Ce torrent entrainait alors, bien avant l’apparition de l’électricité, une multitude de roues à aubes destinées à actionner mécaniquement les outils spécialisés servant à façonner un couteau (meules de grès, polissoirs, etc.). La tumultueuse Durolle avait, depuis toujours, offert à la cité auvergnate de Thiers, dans le Puy-de-Dôme, sa réputation de capitale de la coutellerie française, et ce depuis le XIVe siècle. La vallée des usines, creusée dans les gorges profondes par la Durolle qui, de cascade en cascade, hiver comme été, alimente un mugissement éternel, compose une singulière musique qui n’a cessé d’accompagner le passé industriel de l’agglomération. Elle abritait notamment les rouets, ces moulins traditionnels à aiguiser les couteaux. Vallée difficile d’accès, elle reliait une ville basse à une ville haute séparées par un dénivelé de trois-cents mètres, avec la moitié des rues accusant une déclivité de plus de dix degrés.
Aujourd’hui, nombre de bâtiments de la vallée des usines sont désaffectés, certains tombant en ruine ; d’autres, comme l’ancienne usine du May, manufacture coutelière datant de 1890 et inscrite aux Monuments historiques, ont été transformés en Maison de l’aventure industrielle – une sorte de musée.
Il suffit de suivre l’itinéraire de la vallée des usines pour en avoir la chair de poule : entre le tumulte des eaux vives et leur bouillonnement incessant, les antiques constructions accrochées à la roche, semblables à des vestiges de châteaux hantés, et les passages toujours délicats où l’on imagine, dès le petit matin, tant de couteliers se ruant dans les ateliers pour un labeur exténuant de plus de douze heures par jour. Naturellement, en parcourant aujourd’hui le tracé touristique, on ne soupçonne pas qu’il puisse encore s’y dérouler des choses surprenantes et déconcertantes dans des bâtiments que l’on croirait abandonnés depuis belle lurette. À l’abandon ? Que nenni !
Il y eut le grand passé industriel de Thiers à partir du XIVe siècle : non seulement celui de la coutellerie, qui s’exportait dès le XVIe siècle en Espagne, aux Pays-Bas et en Lombardie, mais aussi celui du papier et des tanneries, toutes resserrées autour de l’or bleu. Il y eut le formidable développement de la coutellerie jusqu’à nos jours, même si, avec l’apparition de l’électricité, la force motrice de la Durolle fut peu à peu délaissée, conduisant à l’abandon de tant de fabriques hardiment construites à flanc de roc pour profiter au mieux de cette divine source d’énergie gratuite. Il y eut, enfin, au milieu du XXIe siècle, un nouveau bond de l’industrie coutelière, certes singulier, non encore répertorié au musée de la coutellerie, et dont je vais, par la suite, vous entretenir, afin d’éclairer tant soit peu votre lanterne…
Ah, le musée de la coutellerie ! Comme pour la vallée des usines en plein cœur de ville, comme pour George Sand en son temps, en juin 1859, découvrant cette localité, on en sort quelque peu dérouté, troublé, stupéfait, interloqué. Le soir même, l’on ne regarde plus, à côté de son assiette, son couteau de la même manière : pourtant un objet tellement usuel qu’on peine à imaginer qu’il ait fait couler autant de sueur, notamment à l’époque de l’illustre George Sand, qui, dès 1860, bien avant Émile Zola et vingt-cinq ans avant Germinal, s’était penchée sur la condition ouvrière et sur les forçats de la coutellerie.
Ainsi parlait le curé de Trottignan lors de l’un de ses derniers sermons, puisqu’il allait bientôt prendre une retraite bien méritée après une existence d’abnégation.
« Ah ! mes frères, mes sœurs, mes enfants, tous ces lieux saints qui tombent en ruines à présent… J’en suis tout retourné, à l’aube de ma retraite, après toute une vie consacrée aux autres et à Dieu. Que faire ? On les aurait crues immortelles, nos églises, comme Notre-Dame de Paris, sortie de l’enfer de l’oubli et ressuscitée en cinq ans. Mais ce n’est pas le cas pour d’autres : faute d’argent, faute de fréquentation, faute d’ecclésiastiques. Ce n’est pas que les gens n’ont plus la foi, ils ont une foi différente, plus invasive, plus envahissante, plus prenante. Par écrans interposés, ils glorifient la foi en un autre Dieu, moins éternel mais plus pratique. Plus guère besoin de se déplacer, on a tout à domicile.
» Naturellement, comme partout, la reconversion existe. Trop de guerres dans le monde détruisent des édifices essentiels au bonheur de l’humanité, peu importe les religions d’ailleurs. Il n’est donc point utile de les démolir nous-mêmes, sans conflits armés. Il suffit de les partager, de les ouvrir au monde, de retrouver l’un de leurs premiers statuts en tant qu’abris pour tant de déshérités, telle la crèche de Bethléem en Judée.
» Comme je ne souhaite pas que notre maison de Dieu, votre église Saint-Mystère, superbe écrin au cœur de Trottignan, subisse le sort de beaucoup d’autres, faute de fidèles capables de la faire vivre et de l’entretenir, je me suis adressé au Très-Haut, qui m’a suggéré la solution… Notre saint patron a toujours veillé sur les mystères de cette commune et de ses alentours chers à vos cœurs meurtris aujourd’hui de ne plus avoir de prêtre. Et puisque mes douleurs incessantes m’obligent à prendre ma retraite, en dépit de ma jeunesse de quatre-vingt-dix printemps, je viens de me trouver un digne successeur qui, tout comme je l’ai souvent fait, saura vous accompagner lors des aléas de la vie : vos moments de bonheur, de tristesse aussi, vos espoirs, vos abandons, vos familles, vos tragédies… Non, ce n’est plus moi, père Firmin, qui guiderai à présent vos pas dans ce monde de plus en plus retors et difficile, mais bien le père Mystère qui, et c’est bienvenu, porte déjà le nom de notre sainte église.
» Saint-Mystère, en son temps, a éclairé notre terre, notre petit coin de paradis qui nous rend d’habitude si heureux et si confiants dans l’avenir, même incertain. Eh bien, Saint-Mystère est réapparu, pour à nouveau nous illuminer de sa foi, de sa sainteté, et nous ouvrir les portes – je ne dirais pas du Paradis, car nul ne sait où il se trouve – mais pour jouir ici-bas d’un paradis terrestre, à la seule condition de s’ouvrir aux autres, aux idées nouvelles, aux communautés diverses et variées, aux réseaux virtuels, dans une réalité complexe qu’il nous faut affronter chaque jour. Saint-Mystère est donc revenu parmi nous… »
— Dis, il a pété un câble le curé, ou il a fumé la moquette ?… Il est grand temps qu’il prenne sa retraite, le papi. Saint-Mystère, ça fait des siècles qu’il est mort !…
— Chut ! Tu vas nous faire remarquer, lâcha sa sœur. Écoute-le, au lieu de commenter et de raconter des conneries !
— Chut ! chut ! entendirent-ils alentour.
— Tu vois…
Avec un doigt sur la bouche, la jeune fille fit taire le frérot un peu trop défaitiste et négatif. D’abord, un saint fait ce qu’il veut, puisque c’est un saint. Et s’il souhaite regagner la Terre, grand bien lui fasse, même si elle pensait, comme son frère, que c’était une énorme bêtise… Et si c’était pour leur bien et leur bonheur, alors tant mieux… Au moins, un peu de positif en ce bas monde…
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