Julien GABRIELS - romans
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Chaque livre est toujours un choc culturel, ethnique, sensuel ou spirituel qui est magique. On ne s'ennuie jamais. A. T.
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Terre de raison
L'accroche publicitaire les a, de par le monde, attirés :
" Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit. Mais tous ne sont pas du même avis sur ces droits et gagnent peu à peu la Terre de raison … Là, tout y est permis, sauf honorer son prochain ".
Dans cet enfer de dérision, où hommes et femmes se déplacent dorénavant pour un bol d'air crapuleux, s'entrecroisent les destinées de Bill et de Shirley, injustement condamnés à la peine de " Terre de raison ".
Ils s'uniront sur place à d'autres " destins " et un " plumaillon ", afin de combattre les embûches de chaque instant qui, de Crazy City à Safety City, leur feront rencontrer les loups les plus féroces de la terre entière … Car c'était le prix de la liberté.
QUELQUES EXTRAITS
Je venais de débarquer d'un jet supersonique. New York ! New York, la bien aimée… Cette ville avait une odeur de soufre… Mais elle avait toujours vingt ans d'avance sur toutes les grandes métropoles, et faisait rêver. J'étais, ici, dans Manhattan en ce jour de 2034… et je levais la tête. C'est à ce genre de petit détail ridicule que l'on reconnaît que vous êtes quelque peu étranger à la ville. Mais bien peu y faisaient attention ! ; tout le monde s'en moquait, et c'était bien ainsi ! Ce n'était pourtant pas ma première visite dans ce pays. J'avais réussi à apprendre quelques mots d'anglais, et je me sentais moins isolé et beaucoup plus confiant que la première fois où j'avais dû errer dans cette mégapole.
Au coin d'une rue une inscription en haut d'un bâtiment attira mon attention, écrite en français… de tels points de repère étaient surprenants. Cette maxime n'avait rien d'extraordinaire si ce n'était d'être fort connue : "Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit". Que faisait là-haut cette affirmation, je n'en savais rien… car aucun indice sur la façade ne pouvait m'indiquer s'il s'agissait d'un monument. Le bâtiment était informe, monolithique, presque austère. Sa seule beauté en était cette phrase tirée de la "Déclaration Universelle des Droits de l'Homme".
J'allai questionner un passant sur l'usage de ce building si peu conventionnel lorsque, dans la vitrine d'une agence, une affiche capta mon attention. Cette affiche publicitaire, rédigée en anglais, que je réussissais à traduire, était la même qu'au sommet du bâtiment mais avec une suite : "Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit. Mais tous ne sont pas d'accord sur ces droits et gagnent la Terre de raison". Je m'approchai de la vitrine. Dans un autre niveau de profondeur, je lus une troisième accroche publicitaire : "Là, tout y est permis, sauf honorer son prochain".
*
Je poussai la porte de la boutique, machinalement. Dès mon entrée, deux hommes firent volte-face et me dévisagèrent. L'un était grand et costaud, l'autre plutôt petit et maigrichon. En d'autres lieux, on aurait pu croire qu'ils postulaient tous deux pour un remake de "Laurel et Hardy", mais en fait ce n'était pas le cas. Ils venaient le plus simplement du monde s'inscrire pour la Terre de raison. Après m'avoir observé quelques instants, ils se retournèrent vers l'employée et attendirent patiemment qu'elle eût fini sa conversation téléphonique.
Je l'aperçus assise à son monumental bureau. Elle disparaissait presque derrière cette majestueuse pièce de mobilier. Ce devait être une femme de taille très moyenne. Elle portait une monture de lunettes rose indien. Fort maquillée et vêtue d'un tailleur de couleur gris tendre. C'est à peu près la seule tendresse que laissait transparaître cette femme.
Elle reposa enfin le combiné et s'informa des désiderata de ces messieurs. Le premier, le gros, souleva timidement quelques questions auxquelles elle répondit d'un air distant. Puis vint la discussion qui portait sur la qualité du cercueil. Elle étendit sur son bureau un dépliant publicitaire et demanda d'un ton sec : "Choisissez ! " … L'homme hésitait cependant. Elle le toisait, hochant la tête, et finit par décider elle-même… " Celui-ci est très confortable… Vous m'en direz des nouvelles ! " … et elle ajouta encore… " Avec le cercueil, ça vous fait dix mille dollars ! Vous payez comment ? " Et sans attendre la réponse... " On préfère en cash ou en carte de crédit ! ".
Vint ensuite le tour du second, le maigrichon, qui rêvait lui aussi de partir vers la Terre de raison. Il allait choisir sa sépulture, mais il était moins indécis. Son choix se porta sur une sorte de mausolée en marbre, importé d'Italie. Le prix en était astronomique, et je pensai déjà que la surface financière de ce bonhomme devait être plus importante que sa surface corporelle.
J'observai cette femme qui m'interrogea soudain du regard. Je bredouillais aussitôt dans un anglais hésitant " C'est à propos de l'affiche… " … " Eh bien, oui ! " dit-elle en me regardant droit dans les yeux… " C'est la Terre de raison, vous n'en avez jamais entendu parler ?!… ".
Non, je n'en avais jamais entendu parler… Qu'est-ce donc ? Elle me jeta un regard glacial, se pencha afin d'ouvrir un tiroir, saisit à l'intérieur quelques brochures publicitaires et les lança négligemment devant moi.
– Lisez ceci ! … Après quoi, vous reviendrez me voir, si vous en avez envie !
Je ramassai les prospectus, la remerciai et quittai l'agence.
Je me retrouvai dans la rue, me posant encore plus de questions sur cette fameuse Terre de raison ?!
9 romans publiés à ce jour
DE
JULIEN
GABRIELS
QUELQUES EXTRAITS
... et j'appris en cet endroit, assis à l'ombre des arbres sur ce banc de chêne, ce qu'était la Terre de raison. Il s'agissait d'une sorte de lieu mythique, créé par les nations en l'absence de guerre sérieuse. Là, l'homme – au plus large sens du terme –, animal intelligent s'il en est, pouvait enfin exprimer dans cet "eldorado" toute sa haine de l'autre – races, religions et cultures, confondues. La plupart savaient qu'ils ne reviendraient pas… mais qu'importe ! Une multitude de gens rêvaient néanmoins de partir là-bas… si loin…
QUELQUES EXTRAITS
Je trouvai cela très étrange. L'homme était ainsi fait d'ambiguïté et de déraison. Pourquoi, des années durant, une telle information ne m'était pas parvenue ?!… Je n'en savais rien, car certains événements vous paraissent tant étrangers, voire chimériques, que vous finissez même par en rejeter la quelconque existence ; et, un beau jour, vous vous réveillez, surpris par le cours des événements ; et vous rouvrez enfin les yeux sur un monde différent, sans même vous en être rendu compte.
Je bredouillais aussitôt dans un anglais hésitant " C'est à propos de l'affiche… " … " Eh bien, oui ! " dit-elle en me regardant droit dans les yeux… " C'est la Terre de raison, vous n'en avez jamais entendu parler ?!… ".
Non, je n'en avais jamais entendu parler… Qu'est-ce donc ? Elle me jeta un regard glacial, se pencha afin d'ouvrir un tiroir, saisit à l'intérieur quelques brochures publicitaires et les lança négligemment devant moi.
Livre broché
N° ISBN 13
9782748153324
Livre numérique - ebook
N° ISBN 13
9782748153332
date de parution : 16 mai 2005
QUELQUES EXTRAITS
Shirley suivait avec une attention soutenue tout ce que débitait le commentateur. Elle apercevait très nettement sur le plan cette région. Le Noir, à la stature imposante, avait entrepris un léger mouvement vers elle. Shirley ne s'en était pas encore rendu compte, tant elle était absorbée par la présentation du général…
– Tous les chemins mènent à Safety City, avait repris, après un court instant de silence, le militaire, ayant laissé à l'assistance le temps nécessaire pour digérer ses paroles… Tout dépend du moment, ajoutait-il… En effet, vous voyez, ici, ce grand delta…
Sur le tableau, l'endroit se mit tout à coup à s'illuminer par transparence, et l'on voyait l'eau scintiller sous l'effet de projecteurs miniaturisés. Dès lors, apparut à tous, immensément vaste, l'embouchure d'un fleuve.
– Cinq kilomètres de large, trente kilomètres de long… Et tout au bout, le grand lac… Safety City est là. Il s'agit d'une ville flottante qui va et vient dans l'estuaire du grand fleuve Zachrona. Vous pourrez l'atteindre de plusieurs façons, en traversant aussi bien la forêt dense que le sable chaud.
Shirley, pour la première fois, venait de remarquer qu'une poignée de personnes dans l'assistance portaient de petits écouteurs permettant de comprendre dans leur propre langue les explications du général Lassélife.
– Pour atteindre Safety City, ville flottante, tous les chemins sont possibles et sont permis, le tout sera d'arriver au bon moment, celui où la ville approchera de l'un des nombreux embarcadères qui jalonnent l'embouchure, tous les kilomètres environ. Sinon, il faudra attendre son retour, selon les mêmes principes que les mouvements des marées … Si vous arrivez à Safety City, votre peine sera d'office accomplie. On vous remettra votre passeport de réinsertion. Vous pourrez quitter la Terre de raison si vous en avez envie, cela va de soi , par la navette aérienne qui vous conduira de Safety City à l'aéroport international de l'île de Tasmoulo. Vous pourrez prendre les jets en direction de vos pays respectifs. Vous aurez aussi le droit de vivre et de mourir dans la Terre de raison, si tel est votre bon plaisir. Vous pourrez, si vous le voulez, vous enrôler dans l'une ou l'autre des armées.
Ce que l'officier passa sous silence, l'adaptation à cette terre de mutation. Car sur cette Terre de raison s'étaient réunis les loups les plus féroces de la terre entière !